Introduction
Les effets de la pollution de l’air extérieur sur la santé humaine ont déjà représenté un important sujet de préoccupation pour la population et de politiques gouvernementales. Cependant, depuis les dernières décennies, la qualité de l’air intérieur (QAI) suscite également de plus en plus d’inquiétude du fait des effets nocifs qu’elle pourrait avoir sur la santé humaine. Les résidants vieillissants des maisons de soins de longue durée peuvent être exposés à de l’air de piètre qualité qui peut engendrer la propagation des maladies. Outre le respect des mesures de distanciation physique et la multiplication des procédures de désinfection, l’amélioration de la QAI pourrait permettre d’améliorer de manière marquée la santé des occupants et de ralentir la propagation des maladies [1].
Dans le présent message, nous allons traiter des méthodes mises en œuvre par Black & McDonald dans les maisons de soins de longue durée afin d’améliorer la QAI et le niveau de confort des occupants, en plus de veiller à ce que nos résidants et notre personnel qui y séjourne demeurent en sécurité.
En quoi consistent les évaluations de la qualité de l’air intérieur et pourquoi importent-elles?
Plusieurs résidants de maisons de soins de longue durée passent plus de 90 % de leur temps à l’intérieur [2]. On imagine sans difficulté combien pollué peut être l’air extérieur des villes, en observant simplement les voitures qui y circulent ainsi que les fumées s’échappant des cheminées. Cependant, l’Environmental Protection Agency (EPA) estime que les niveaux des polluants de l’air intérieur sont fréquemment de deux à cinq fois plus élevés que ceux de l’air extérieur, ces niveaux pouvant dans certains cas être plus élevés de 100 fois ceux que l’on retrouve à l’extérieur, pour un polluant donné.
Des études ont établi un lien entre un certain nombre de problèmes de santé et la pollution par les particules, ainsi que l’augmentation des niveaux de CO2, au rang desquels figurent les suivants :
- Mortalité précoce des personnes souffrant de troubles cardiaques ou pulmonaires;
- Crises cardiaques;
- Arythmie cardiaque;
- Asthme;
- Divers problèmes respiratoires.
Les évaluations des établissements ou des installations visent à cibler spécifiquement les sources de la piètre qualité de l’air intérieur, en plus de formuler des recommandations pratiques en vue d’améliorer considérablement l’environnement intérieur pour nos citoyens les plus vulnérables.
« Si j’en juge par mes longues années d’expérience en matière de gestion d’installations, nous sommes actuellement confrontés aux défis les plus difficiles qui nous aient encore été présentés. Aujourd’hui, plus que jamais, il est impératif que nous ne perdions pas de vue l’importance que revêt le fait de maintenir continuellement un environnement sécuritaire et de répondre aux besoins des résidants, en plus de veiller à l’établissement de niveaux de confort généraux. La qualité de l’air, de même que l’utilisation et le fonctionnement fiables des systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC) jouent un rôle important non seulement pour répondre à ces besoins et les maintenir, mais également pour réduire la propagation des infections au sein d’une installation donnée. »
David O’Dwyer – Gestionnaire d’installations, Soins de longue durée
À quoi ressemble une évaluation de la QAI usuelle?
Les systèmes de CVC jouent un rôle direct dans la QAI. Les systèmes mal entretenus ou dont le fonctionnement laisse à désirer peuvent avoir des effets nocifs sur l’approvisionnement en air des espaces résidentiels. Bien que chaque installation puisse être dotée d’un système et reposer sur une conception de CVC différents, notre approche peut être résumée comme suit :
- Effectuer une évaluation de l’état des équipements de CVC. Des techniciens qualifiés en CVC inspectent l’ensemble des systèmes de distribution de l’air pour s’assurer de leur bon fonctionnement, de leur propreté, de leur conformité avec les codes et des programmes d’entretien préventif. L’objectif de cette démarche est de veiller à ce que les critères de conception des systèmes en place soient respectés et que l’équipement ait fait l’objet de mesures d’entretien conformément à ce que prévoient les normes requises.
- Réaliser des mesures de QAI. La prise par des techniciens environnementaux dûment qualifiés de lectures périodiques de paramètres clés de la QAI, comme les valeurs de dioxyde de carbone (CO2), de particules fines (PM2,5), de composés organiques volatils (COV) totaux, de température et d’humidité, peut contribuer à évaluer les performances de l’installation. Il est particulièrement important de prendre des mesures dans les zones communes et dans les parties résidentielles pour veiller à ce que les normes de l’ASHRAE soient respectées dans tous les endroits fortement achalandés ainsi que dans les zones où les personnes âgées et le personnel passent le plus de temps. La conformité avec les exigences fédérales et provinciales (p. ex. Loi de 2007 sur les foyers de soins de longue durée de l’Ontario) peut également être contrôlée à cette étape-ci. Ces mesures permettent de veiller à ce que les résidants et le personnel ne soient pas exposés à des quantités nocives, voire dangereuses, de particules ou de gaz toxiques.
- Inspecter l’ensemble du bâtiment en vue d’y relever la présence de défectuosités. Parmi les défectuosités qui peuvent affliger un édifice ou un bâtiment peuvent figurer l’accumulation d’humidité menant à la production de moisissures, la présence de conduites présentant des fuites, la présence d’amiante apparente, des infestations de rongeurs, des systèmes de CVC abîmés, des sorties de chaudière fissurées ou lâches, etc.
- Rapport de recommandation. Le rapport final inclut l’ensemble des observations pertinentes, des photographies et des résultats des laboratoires visant la présence soupçonnée de moisissures (pour autant qu’elles aient été relevées) et les lectures de la QAI. Le rapport combine ensuite la connaissance des systèmes de CVC en place et la qualité de l’air mesurée afin de déterminer la meilleure façon de procéder qui s’offre au propriétaire de l’installation. Toutes les recommandations sont passées en revue par un ingénieur afin de veiller à ce que les conseils les plus à jour et les plus optimaux sur le plan des coûts soient transmis aux propriétaires, en plus de tenir compte de l’ensemble des dispositions législatives et des consignes applicables.
Pour communiquer avec un conseiller en matière d’installations afin de faire en sorte que votre établissement de soins de longue durée ou foyer destiné aux personnes âgées fasse l’objet d’une évaluation, veuillez communiquer par courriel à facilityserviceinquiries@blackandmcdonald.com.
En conclusion
L’amélioration des conditions de vie des maisons de soins de longue durée peut fréquemment représenter un défi long et onéreux. Le caractère limité des budgets impose une contrainte additionnelle aux organisations s’agissant d’établir les priorités pertinentes et de veiller à ce que les résidants profitent des meilleurs soins et des meilleures conditions d’utilisation de l’établissement possibles, alors que la question de l’état des systèmes mécaniques se voit fréquemment accorder une priorité moindre parmi la liste des choses à faire lorsque des problèmes ou des enjeux particuliers ne sont pas toujours évidents. Cependant, l’amélioration de la QAI qui résulte de l’utilisation d’équipements fiables et efficients peut constituer la première mesure qui soit également la plus simple à prendre pour réduire le niveau des allergènes en suspension dans l’air et éviter que les maladies ne se propagent dans le contexte actuel de la COVID‑19.
[1] Santé publique Ontario : « Systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC) dans les immeubles et COVID‑19 ».
[2] Agence américaine de protection de l’environnement : « What are the trends in indoor air quality and their effects on human health? ».